Ca
faisait un moment que je n’avais pas réussi à trouver le temps de coucher mes
reflexions hautement philosophiques sur clavier… mais je reviens avec un
article dont l’idée me taraude depuis un bon moment, qu'un article lu ce matin vient de me décider à écrire... Les « fitmums ».
Les quoi ? Ces (agaçantes) mères physiquement parfaites qui affichent leur
silhouette et leur healthy life avec enfants sur leurs comptes Instagram. La plupart
sont pleines de bonnes intentions, et fières de leur corps, et on ne va
surement pas les blâmer pour ça ! Mais… il y a un mais. Au départ, quand
tu suis ce genre de compte, toi la plutôt #fatmum que #fitmum, tu ressens de l’admiration et ça te donne envie de « t’améliorer » (vu qu’il est complètement accepté
qu’être mince c’est mieux qu’être dodue voir grosse).
Photo de l'article en lien ici et ci dessus: oui les deux meufs sont enceintes... de un mois d'écart! |
De
ses #smoothiebowl (bol de petit déjeuner équilibré et nutritif si possible
vegan), à ses courbes toutes en longueurs, à ses postures de yoga… la meuf
semble vivre dans un magazine et honnêtement, on a toute envie d’avoir cette
vie rêvée, ou du moins cette partie visible. C’est que ça a l’air très cool de
faire du 36 (faudrait essayer, hein), et de n’avoir pas de contraintes (la #fitmum ne se photographie pas quand elle est dans la salle d’attente du
pédiatre depuis 52 minutes à attendre, notez bien)
Alors on s’en inspire, on regarde les clichés s’égrener, et insidieusement, on se compare, forcément. Au départ, ça peut booster, moi la première j’ai publié sur mon Instagram de jolies assiettes colorées ou j’ai immortalisé une séance de sport accompagné du # fitmum… parce que bien sûr on aimerait toutes kiffer notre corps d’après grossesse… Toi la meuf qui a toujours eu du ventre, toi la meuf qui a aujourd'hui une peau détendue, toi la meuf qui a des vergetures et te contenterait d'entrer dans du 40-42... tu essaies de trouver la motivation...
Mais
au bout d’un moment, ces comptes sont culpabilisant, et parfois un peu condescendants. Et ces filles, on en vient à les envier, à les jalouser et parfois
à les détester.
Quand
à nous, on se trouve moche (le ventre tout mou, beurk, alors qu’elle, son
ventre plat…), on se trouve nulle (pfff, j’arrive même pas à faire des abdos,
alors qu’elle fait du sport 3X/semaine) et on culpabilise (si elle peut le
faire pourquoi pas moi, je devrais etc…). A la fin pour peu que l’on ait un égo
un peu déstabilisé, on se déteste aussi. Bravo, super.
Alors
si j’ai envie de dire aujourd’hui « les fits mums me font chier » c’est
parce que je ne peux pas croire qu’elles soient dans leur ensemble si
inconscientes des dégâts qu’elles peuvent faire. Alors même qu’elles ont
parfois de vraies envies d’aider celles qui comme nous galèrent avec leur forme
et leurs formes. Pour éviter ça, il faut de nombreux messages positifs sur l’amour
de soi, le respect de son corps, que seules certaines coaches pro se donnent la
peine d’écrire régulièrement. Pour le reste, on est face à des lianes à qui
tout semble réussi (semble hein) et qui pensent donner l’exemple, nous
transmettre à nous, simple mortelles à la cellulite apparente, quelques pistes.
C’est
vrai que pour les fitmums, tout semble si simple…donc on DEVRAIT pouvoir le
faire, non ?
Non !
Déjà
la fitmum elle fait souvent 20cm de plus que nous. Déjà. Donc il est
impossible avec ton mètre 60 d’avoir le même corps que la meuf d’un mètre 80.
Tu peux t’affamer, et faire du sport, tu pourras mincir mais tes jambes ne
gagneront jamais les 10 cm qui vous séparent. Il faut déjà comprendre ça. Ensuite,
parce que les meufs étaient DEJA fines avant leur grossesse, elles le sont
aussi proportionnellement plus après. Pour le même poids pris parfois. C’est
injuste ? Oui. Vas-y, crie ! Pleure ! Doublement injuste ? On
a le droit de taper des pieds et de se rouler par terre à ce sujet. Biatches !
Une fois la crise passée, tu te rends compte que si tu compares un Shetland à
un cheval de course, ça n’a pas de sens. Ensuite, les fitmums qui ne font pas 1,80m sont souvent des accros au sport: si tu l'étais pas avant ta grossesse, peu de chance que tu le soit après, sauf à avoir un déclic. Donc elles ont un rapport au corps dans la maîtrise et le contrôle qu'elles veulent retrouver après.
La
société est comme ça, le succès ou les signes de succès (fric, minceur,
possessions) s’affichent ouvertement. Il est donc peu probable que les fitmums
s’arrêtent de poster leurs photos entre deux cours de yoga. Surtout quand le sport est une partie de leur vie, voir leur travail. Mais nous, les
mamans d’un mètre 60 qui planquons nos bras moelleux sur les photos, on peut toujours
offrir un peu plus d’attention à notre nutrition, à notre corps avec du sport,
sans se mettre la pression. S’accorder plus d’attention à soi, en fait. Et CA, on peut le poster sans restriction: une femme qui a réussi à se reprendre en main après une grossesse, qui lutte, n'a rien à voir avec la top model qui était déjà super bien foutue avant la grossesse et l'a été de nouveau en claquant des doigts. La fierté d'avoir réussi un challenge, là oui, on tag #fitmum !
Et
si c’était ça ce qui nous énerve tellement chez les « fitmums » : qu’elles
affichent tout ce qu’elles font pour elles, pour leur corps, leur image, ce
temps, ces choses que nous ne nous autorisons pas ? Et ça, c’est à
notre portée! Il est plus facile de s’offrir de l’attention que
de changer de corps... Faut que j’en parle à mon psy, CQFD. Et vous ?
En attendant, moi ca m'a motivée, je vais me faire un jus detox! ;-)
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Et aussi: les chaussons-chaussettes version 2016: parfaits!
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