Oh mon dieu, je ne veux pas d'enfant! C'est grave docteur?

Aujourd'hui, je ne vois pas de raison d'avoir d'enfant. J'envie les filles pour qui ça parait facile, celles qui ont cette envie évidente au fond d'elles, cette envie qui leur vient soit d'un désir irrépressible, et physique, soit de l'idée qu'elles se sont toujours fait de leur chemin de vie.
Pour moi, parisienne, 32 ans, avec un chéri, rien de tout cela. En fait, pour être honnête, si. Oui, c'est "d'actualité" comme on dit… A cause de l'âge… beurk, nul! Mais à présent que je suis face à la possibilité que cela arrive, je me rends compte que je ne sais pas pourquoi je le ferais.
J'ai toujours dit "Des enfants, oui, je finirai par y passer" me forgeant un personnage d'anti-enfant, présentant ça systématiquement comme une corvée, pour rire, tout en ayant intégré l'idée qu'un jour j'en aurais, sans vraiment savoir pourquoi je pensais comme ça.. Le fameux "ordre des choses" sans doute.... mais sans jamais avoir vraiment eu de raison. J'imagine que je pensais que l'envie arriverait.
Or aujourd'hui, je n'ai toujours pas ressenti cette envie instinctive, dans mes tripes, ni l'atendrissement en me projetant, et je n'ai pas non plus ressenti l'envie, intellectuellement parlant. 




Et quand je vois des images comme celles que je vais utiliser ironiquement pour illustrer mes billets de temps à autres, je ne me sens pas du tout concernée: je trouve tout ça neuneu.
Pire, plus j'y pense, plus je pense qu'il n'y a aucune raison valable pour moi d'avoir un enfant aujourd'hui. Sérieux, pourquoi m'engagerais-je dans un trcu pareil alors que ma vie est parfaite comme ça!!?? On dit qu'avoir un enfant c'est toujours égoïste, parce qu'on le fait pour soi, mais je pense qu'une fois détachée de la pression sociale qui induit qu'avoir un enfant pour une femme est une sorte d'évidence -quand ce n'est pas une finalité, argh!-, et bien quand on s'en détache, on réalise que ce qui est égoïste c'est justement de s'autoriser à ne pas en avoir, vous ne trouvez pas? face à toutes ces mères qui en ont chié et en chient toujours, et tentent pourtant de te faire croire que c'est top!

S'il ne s'agissait pas de l'instinct de reproduction qui fait tourner le monde depuis des lustres, qui accepterait de prendre la charge d'un humain à vie sans même savoir à qui il aura à faire? 
Qui accepterait de se mettre sur le dos le bien être d'une tierce personne, de s'engager à s'en occuper, à le faire passer avant lui, à se sacrifier, en permanence et à l'aveugle?
Personne. Personne ne voudrait faire ça. Parier sur un truc dont on n'a aucune idée, sans garantie et sans date libératoire, ce serait complètement fou, avouez!
Alors, oui certes, c'est la folie de la chose qui en fait sa beauté j'imagine, mais le souci n'est pas tant de le faire sur une période que pour toute la vie.
Attention, le sacrifice est pourtant une posture assez courante chez moi. Tendance à faire passer l'autre avant moi, à m'enquérir de lui plus que de moi, à ne pas m'autoriser telle ou telle chose par peur de froisser, de déplaire... Mais si je peux le choisir pour une personne que j'aime et sur une période donnée, je n'arrive pas à imaginer de voir le faire à vie. A vie. Car forcément à un moment ce ne sera pas un choix mais une contrainte. On en a déjà tant des contraintes, pourquoi s'en coller une de plus,e t pas des moindre, je vous le demande (si vous avez la réponse, n’hésitez pas à la laisser en commentaire...)
Étonnamment, je ne vois pourtant pas le fait d'être mère comme le bagne ou la prison, je suis consciente que l'on est sans doute payé au centuple en amour, découvertes etc... Et que c'est justement dans l'espoir de vivre une expérience unique que l'on le fait quand même, et ce malgré les histoires terrifiantes de ses copines qui "y sont passées", elles, et les nombreux sites qui développent avec humour mais sur une certaine envie de dire la vérité, toute la vérité rien que la vérité sur l'emmerdement quotidien que peut représenter le fait d'être mère.
Bref, moi qui ne ressent pas dans mes tripes l'envie d'enfanter, je n'arrive pas à trouver de raison pour le faire.
Et pourtant... j'y pense, j'imagine ce que ce serait.... Tout en réalisant que si je n'avais pas ces exemples dans mon environnement, s'il n'était pas attendu qu'à partir de 30 ans il est normal d'y penser et de l'envisager, je pense que sans copines qui se reproduisent à gogo autour de moi, sans couvertures de magazines, sans la vision idéaliste du statut de mère... et bien je n'y penserai tout simplement pas!

Je suis sure qu'un enfant vient parfois combler un manque ou simplement prendre une place dans une vie. Peut être que ma vie est trop remplie, peut être que l'amour que j'ai avec mon mec est (encore) trop fort et auto-suffisant, mais pour l'instant, à par la vague d'amour, l'expérience et la vibration de dingue qui accompagne la grossesse et l'accouchement (enfin que j'imagine, ou fantasme, hein…), je ne vois pas ce que cela m'apporterait. Et pourtant, j'ai arrêté ma pilule.... 
Faut que j'en parle à mon psy...

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